A.W : Bonjour Damien, est-ce que tu peux te présenter ?

Je suis Damien Della Santa, entraineur de football. Papa d’un petit garçon. Actuellement en recherche de club. Passionné par mon travail.

A.W : Comment tu as découvert le foot ?

Comme beaucoup de gens de mon âge je suis un enfant de la Coupe du Monde 98 en France. Avant j’étais même légèrement anti-sport, même à l’école ce n’était pas un plaisir. En juillet 98 il y avait la Coupe du Monde, le 12 juillet c’était la finale contre le Brésil et le 11 juillet mes parents déménagent à 100m d’un stade de foot sans savoir que j’y passerais des milliers d’heures. En septembre je réalise des tests, j’ai joué avec les poussins C de l’AG Caen. À l’époque j’aimais beaucoup Fabien Barthez, donc je deviens gardien de but. De base les 2 premières années j’étais un joueur médiocre, mais en étant passionné je me suis entrainé chaque jour qu’importe le temps dans la rue. Grâce à ces entrainements je deviens meilleur. À partir de mes 13 ans je deviens un joueur correct et puis capitaine d’équipe. Puis en continuant je deviens arbitre, coach… Et à 16 ans après avoir été surclassé 6 mois en U18 DH, lors du premier match en Gambardella on perd 4-0. Le coach vient me voir et me dit « un gardien qui prend 4 buts ce n’est pas un gardien tu ne joueras pas cette année. » et il me blackliste… donc j’arrête le foot pendant 1 an.

A.W : Est-ce que tu as déjà occupé d’autres fonctions que joueur ou coach dans le foot ?

Il y a quelque chose que je n’ai jamais dit en interview, à un moment donné j’avais un talent pour l’arbitrage. Du coup j’étais vraiment doué et vu que j’allais régulièrement au stade, dans les clubs amateurs il manque souvent un arbitre de centre ou de touche. À 16 ans j’arbitrais des joueurs de U15. À cette époque-là ça ne se faisait pas pourtant, mais j’avais une bonne maitrise des règles et de communication. Quelquefois j’enchainais 2 arbitrages le matin et l’après-midi mon match. Ça m’est arrivé d’arbitrer des personnes même plus âgées, quand j’avais 15 ou 16 ans j’arbitrais des adultes. Mais pour faire officiel il faut faire un choix entre jouer ou arbitrer et j’aimais trop jouer, donc j’ai décidé de continuer à jouer et arrêter l’arbitrage bénévole.

Puis je venais régulièrement voir des entrainements, des matchs et à mes 15 ans on me propose d’être embauché comme entraineur, donc je faisais les spécifiques gardiens des jeunes.

À mes 16 ans il y a eu un licenciement économique du directeur de l’école du foot qui avait construit le club et m’avait recruté, en solidarité il y a eu le départ de plusieurs coachs. Donc à 16 ans on m’a promu responsable de catégorie U9 et là j’avais 50 gamins et 5 coachs à gérer dont un de 50 ans alors que j’avais seulement 16 ans.

A.W : Comment tu en arrives à créer une section féminine dans le club ?

En 2008, à l’époque il n’y avait pas de femmes dans le club, même les mamans ne venaient pas dans le club house. Ça a été mon plus beau projet car je suis parti de rien, contre mes dirigeants avec des joueuses qui n’y avait jamais joué. J’y est donné ma vie pendant 6 ans, mais à la fin je suis parti après une saison sublime à 15 trophées pour le club.

A.W : Qu’est-ce que ça a changé dans ta vie de passer de Conseiller principal d’éducation dans l’Oise à celui d’entraineur adjoint à Nice ?

J’ai été CPE pendant 6-7 ans, ce qui a vraiment changé c’est le soleil. Pendant que j’étais CPE j’avais une entreprise de consulting, j’ai travaillé avec des énormes clubs en France et en Premier League. La seule chose qu’il me manque c’était l’aspect de compétition. J’ai eu une petite carrière dans l’éducation je n’étais pas seulement dans mon lycée à surveiller des enfants. Je travaillais également dans la formation d’adulte et à l’université.

Mais Nice c’était magnifique, super club, super contexte, superbe ville, super supporters, supers joueurs.

A.W : D’où vient cette passion pour les phases arrêtées ?

Mon objectif depuis 20 ans c’était d’aller le plus haut possible, le fait de ne pas avoir joué pour moi ça me donne un handicap et donc pour me différencier j’ai décidé de me spécialiser dans un domaine. Comme ça si un club me souhaite je ne prendrais la place de personne, je créé mon propre travail. Donc j’ai travaillé sur les coups de pieds arrêtés et le développement individuel des joueurs.

A.W : En te citant tu as dit « En moyenne, il y a 60 phases arrêtées dans un match de foot. Sur ces 60 phases de jeu-là, j’avais les clés » comment tu as eu ces fameuses clés ?

Le coach Galtier m’a responsabilisé dans ce domaine. Donc en travaillant, en travaillant… À force l’entrainement a payé.

A.W : La Data arrive de plus en plus dans le monde du foot et du sport en général, comment tu juges cette avancée que plusieurs personnalités refusent ?

En fait ce qui est dangereux c’est tous les extrémistes, c’est-à-dire qu’est-ce qu’on fait de la data ? Comment on l’utilise ?

Pour moi c’est un savoir, mais la data pour moi elle peut être superbe si elle est bien utilisée. C’est très intéressant, c’est une avancée majeure qui permet de mieux comprendre le foot et de mieux suivre les performances de manière objective de l’équipe. Cependant il faut trouver les bonnes données, c’est un outil incroyable de recrutement. Mais cela n’empêche pas que si ton mec il va en boite ou qu’il picole ça l’ordinateur ne le verra pas. Mais la data on peut tout lui faire dire.

A.W : Vu que tu regardes plein de match et analyse les CA, est-ce qu’il y a un championnat que tu trouves meilleur dans les phases arrêtées ?

La Premier League est en avance il n’y a pas photo, après tu as le Championship (D2 Anglaise), puis assez loin tu as les championnats nordiques comme la Suède ou le Danemark. Et pour finir tu as la Bundesliga, Ligue 1, Série A…

A.W : Et pour les clubs est-ce qu’il y en a un meilleur ?

Tu as des clubs comme Manchester City ou Liverpool. Puis tu as Brentford qui créé son modèle sur les coups de pied arrêté. Je peux citer encore le club d’Arsenal qui est l’une de mes références.

A.W : Il y a peu ton nom a circulé dans les clubs de Lyon et Marseille qu’est-ce que tu peux dire par rapport à ces intérêts qu’on peut qualifier d’olympique ?

Il y a eu en effet plusieurs intérêts de clubs français, ces dernières semaines et aujourd’hui les clubs sont toujours en train d’étudier la meilleure manière de travailler avec moi.

A.W : Merci d’avoir répondu à mes questions est-ce que tu as quelques choses à rajouter pour cette fin d’interview ?

Merci à toi c’est bien ton projet est intéressant, participer pour moi c’est un moyen de t’encourager dans tes projets donc c’était avec plaisir si ça peut t’aider pour la suite de ta carrière.

Photo crédit : OGC Nice

Laisser un commentaire

Citation de la semaine

« Si vous ne croyez pas que c’est possible, vous n’avez aucune chance de gagner. »

~ Arsène Wenger

Designed with WordPress

Concevoir un site comme celui-ci avec WordPress.com
Commencer